mardi 9 mars 2021

Le 8 mars ne se fête pas !


 

Hier, nous étions le 8 mars.

Le 8 mars n’est pas la « journée de la femme » et ne se fête pas !

C’est bien la journée de lutte pour les droits des femmes et faute est de constater que le chemin est encore long pour plus d’égalité !

Les luttes féministes ont permis de conquérir des droits et de progresser vers l’égalité entre les femmes et les hommes. Mais cette égalité est bien loin d’être effective. La crise sanitaire a mis en lumière le chemin restant à parcourir pour les femmes, partout dans le monde.

Les femmes sont les premières de corvée dans beaucoup de secteurs :  87 % d’entre elles sont soignantes et infirmières, 91 % aides-soignantes, 97 % aides ménagères et aides à domicile, 73 % agentes d’entretien, 76 % caissières et vendeuses. 

La crise a montré la dureté de leur travail, la division sexuée du travail et mis en évidence un paradoxe prégnant : toujours en première ligne sur le front des inégalités au travail et dans la vie, les femmes ont un rôle crucial dans la gestion de cette crise malgré la réduction drastique des politiques publiques, et pourtant leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur !

Alors qu’elles représentent plus de la moitié de l’humanité et quelles sont plus formées dans le cadre scolaire, l’écart salarial reste à ce jour de 26 % entre les hommes et les femmes. 


Au rythme actuel de rattrapage, il faudra mille ans pour obtenir l’égalité salariale !

Les femmes sont aussi les premières victimes des violences sexistes et patriarcales, dans la rue, au travail etc… et même au sein de l’Assemblée nationale où certains députés ont été sanctionnés après des railleries et propos humiliants à l’encontre de leurs collègues féminines... 

Elles sont encore les premières à subir les violences conjugales (146 d’entre elles sont mortes en 2019 sous les coups de leurs conjoints ou ex conjoints et 88 encore en 2020). Inacceptable !

Alors que la lutte contre les violences conjugales a été décrite comme étant la “grande cause du quinquennat” par le Président Emmanuel Macron, les associations féministes se désolent de ne pas voir les choses avancer aussi vite qu’elles le devraient, au détriment de vies humaines. Même si début 2020, des mesures ont été mises en place, elles sont bien insuffisantes au regard de ce que vivent les femmes au quotidien.

Heureusement, le refus des violences sexistes et patriarcales faites aux femmes et les aspirations à l’égalité montent dans la société, notamment à travers les campagnes sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les manifestations féministes. Aujourd’hui les masques tombent et le combat pour l’égalité partout donne de la voix.

C’est pourquoi, le 8 mars est une journée internationale de convergence de toutes nos luttes, celles des femmes d’ici et d’ailleurs.


Le 8 mars, les femmes étaient dans la rue :

- Pour réclamer des logements décents et accessibles à toutes et tous, des services publics accessibles à toutes sur l’ensemble du territoire.

- Pour réclamer un milliard pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, pour obtenir une ratification ambitieuse de la convention de l’Organisation Internationale du Travail contre les violences et le harcèlement dans le monde du travail.

- Pour dénoncer les discriminations, de genre, de classe, de race, et lesbo,-bi- transphobes cumulées par certaines

- Pour lutter contre la violence sexuelle, raciste et institutionnelle faite aux femmes migrantes, contre leur exploitation, pour réclamer la liberté de mouvement à travers les frontières et un permis de séjour illimité et sans conditions !

- Pour que l’accès à l’avortement soit possible partout et même pendant le confinement, pour que le délai légal soit étendu au-delà de 12 semaines.

   

Ce 8 mars, comme les femmes de par le monde, nous étions dans la rue à manifester et revendiquer. 

Car, sans les femmes, le monde s’arrête ! 

La place et le travail des femmes dans notre société est centrale pour ouvrir les chemins d’une nouvelle société humaine, émancipée.

Il y a urgence !


Marie-Jo BAYOUD-TORRES

2 commentaires:

  1. Bonjour ,
    acceptez vous que je publie , l'article de Marie-Jo ?
    Merci pour votre réponse .
    Pascal Moysan .

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