jeudi 25 février 2021

Une fâcheuse décision

Lors du dernier Conseil Municipal, Madame le Maire a décidé de nommer la voie qui relie la rue Lucie Aubrac à la rue Pierre Brossolette desservant le Quartier Peyrollet, du nom de Valéry Giscard d’Estaing, ancien président de la République. 

Nous nous sommes abstenus sur cette décision.

Ce n’est en aucun cas l’esprit partisan qui a motivé notre réflexion, mais l’attachement que nous portons au devoir de mémoire. C’est pourquoi, nous avons proposé que cette voie porte le nom de Simone Veil, aux côtés de Lucie Aubrac, résistante française à l’occupation allemande et au régime de Vichy pendant la seconde guerre mondiale et de Pierre Brossolette, Compagnon de la Libération, résistant arrêté et torturé par la Gestapo. 

Notre proposition a été rejetée.

Mettre à l’honneur Simone Veil dans ce quartier eut valeur de symbole. Simone Veil, déportée à Auschwitz, ministre de la Santé en 1974, à l’origine de la loi dépénalisant le recours à l’IVG et qui apparaît comme icône de la bataille contre la discrimination des femmes. 

Notre proposition aurait permis de réunir 3 figures de la Résistance sur un quartier de notre commune.

Il n’est pas inutile de rappeler tout de même, que Valéry Giscard d’Estaing fit de Maurice Papon, son ministre du budget en 1978. Ce dernier, fut responsable de la déportation de près 1600 Juifs vers Auschwitz avant d’être enfin condamné à dix ans de réclusion en 1998 pour complicité de crimes contre l’humanité.

Alors, oui, la rue Simone Veil avait toute sa place entre la rue Lucie Aubrac et la rue Pierre Brossolette plutôt que dans un autre lieu. 

Pour nous, le devoir de mémoire ne doit souffrir d’aucune négligence.


Pierre Trapier, Agnès Pagès, Alain Sivan, Marie-Jo Bayoud-Torres, Ali Chaabi, conseillers municipaux d’opposition, pour le groupe « Portes Citoyenne »

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