lundi 18 janvier 2021

« Nous sommes en guerre », place au couvre-feu !


Avec ses airs d’instituteur sévère de la Troisième République, Jean Castex est venu jouer les 
Pères Fouettard et a mis l’ensemble du territoire sous couvre-feu à 18h.

La Drôme a eu le privilège d’y avoir droit quelques jours avant, sous l’impulsion du préfet Hugues Moutouh. Un des motifs invoqués ? « La pression sur les hôpitaux, de plus en plus forte ». Il serait ironique de rappeler que ce préfet est un proche de Nicolas Sarkozy dont la politique a justement contribué à réduire les moyens des hôpitaux.

Bien évidemment, nous n’allons pas nier la réalité de l’épidémie ni l’impact vécu au quotidien par le personnel soignant, personnel qui a été méprisé par les gouvernements successifs…

Mais nos décideurs se sont-ils réellement interrogés sur les conséquences d’une telle mesure ?


L’apéro de Guérini

Avec le mépris habituel de la Macronie, le délégué général de LREM, Stanislas Guérini, a expliqué que ce couvre-feu visait à « contrer l'effet apéro » et à s’attaquer au « virus social». Il faut dire que la majorité présidentielle s’y connaît en virus social… 

Ce monsieur est, comme beaucoup de gens de sa formation politique, totalement déconnecté des réalités mais il convient de lui rappeler que la vie quotidienne de millions de personnes ne se résume pas à un apéro après 18h.


L’impact sur les commerces

La plaquette de beurre oubliée, le pain à prendre, les courses pour gérer un imprévu, un rendez-vous chez le coiffeur… Beaucoup de personnes profitent de la sortie de leur travail pour aller dans un commerce de proximité au lieu d’aller s’entasser dans un centre commercial les samedis.

Ce couvre-feu va avoir un impact direct sur ces commerces. Déjà que notre centre-ville souffre d’un manque de fréquentation, ce couvre-feu va être dévastateur pour le commerce de proximité !

Le personnel sera aussi directement impacté par ces heures en moins : Chômage partiel ?

Baisse de salaire ? Prise sur les congés ? Pour l’instant, les annonces se suivent, se contredisent et n’offrent aucune visibilité à long terme pour les commerçants et leurs salariés.


Une organisation chamboulée

Nos décideurs politiques « écrasés par un plafond de dorures » si l’on en croit Bruno Le Maire (pauvre travailleur précaire se plaignant de sa situation), ne connaissent pas les réalités de la vie de leurs compatriotes : la sortie du boulot, les enfants à récupérer puis les devoirs, le repas, la douche, le coucher, le quotidien à régler…

Tout est chamboulé avec ce couvre-feu, obligeant à les uns à différer une course, les autres à reporter un déplacement… et un véritable casse-tête pour les familles séparées, les parents isolés.


Les dommages psychologiques et sanitaires

Le gouvernement se vante d’être entièrement mobilisé à la gestion de la crise actuelle. Sans même juger des résultats de cette gestion, doit-il pour autant oublier l’aspect sanitaire et moral ?

En retirant une fois encore des libertés, le gouvernement joue à un jeu dangereux pour la santé et le moral de la population.

Avec ce couvre-feu, combien de personnes doivent renoncer à une simple activité physique ? Combien d’enfants ont été privés de leurs loisirs, indispensables pour leur bien-être ? Combien de professionnels vivent désormais dans l’angoisse à cause d’une énième mesure ayant un impact direct sur leur activité ? Combien de personnes se retrouvent finalement totalement isolées, perdant contact avec leurs proches, leurs amis, leurs voisins ?


Alors oui, comme le dit Emmanuel Macron « nous sommes en guerre ».

Il faut lui rappeler d’arrêter de vouloir sacrifier les civils et, que, dans une guerre, on donne avant tout des moyens à ceux qui luttent au quotidien.