Le loi de financement de la sécurité sociale est celui d’un nouveau tour de vis
Le
30 octobre l’Assemblée a adopté le projet de loi de financement de la
sécurité sociale 2019. 335 députés ont voté pour, 190 ont voté contre (voir le scrutin)
Le Groupe de la Gauche démocrate et républicaine a voté contre.
Explications de vote par Pierre Dharréville, député du groupe GDR
Extraits :
Le budget que vous nous présentez est celui d’un nouveau tour de
vis. « Nous avons donné un quart de tour de moins », nous dites-vous,
comme si cela pouvait suffire à nous consoler. En 2019, la sécurité
sociale devra réaliser 5,7 milliards d’euros d’économies, dont 3,8
milliards sur les seules dépenses d’assurance maladie. Au total, vous
avez programmé 15 milliards d’économies dans la sphère sociale tout au
long du quinquennat, pour répondre à des injonctions insensées et
démesurées comme seuls les marchés financiers peuvent en inventer.
Ce sont les retraités qui, pour la deuxième année consécutive, en
feront les frais. Avec le quasi-gel de leurs pensions, vous gagnerez sur
leur dos 2,8 milliards d’euros, que vous auriez pu aller chercher
ailleurs – suivez mon regard... C’est le premier étage de la réforme des
retraites que vous préparez à grand renfort de slogans trompeurs : vous
commencez à baisser le niveau des pensions.
L’aide personnalisée au logement – APL – et les allocations
familiales font partie du même lot. Vous économiserez 800 millions
d’euros sur le dos des familles, en l’occurrence les plus modestes. Vous
nous parlerez du reste, vous nous ferez un numéro de bonneteau, « je le
prends ici, je le mets là », mais à la fin du tour, sous quel gobelet
se trouve le pouvoir d’achat ? Il a disparu !
Par ce nouveau budget de compression, vous continuez de rétrécir
notre modèle social et notre service public, empêchés de s’épanouir
comme ils le devraient. Vous nous dites qu’il faut désormais une
protection sociale qui se contente de s’attacher aux plus vulnérables,
aux plus fragiles, en demandant pour cela des efforts à celles et ceux
qui le sont un peu moins. Cela peut paraître du bon sens. C’est pourtant
indécent quand on voit les sommes d’argent captées par un tout petit
nombre de grands propriétaires ou celles injectées dans les circuits de
la finance. C’est une rupture avec notre modèle universel et solidaire,
qui renvoie la sécurité sociale à un rôle de dispensaire social, alors
qu’elle est faite pour garantir à chacune et à chacun le même niveau
élevé de droits.