vendredi 12 février 2021

Après la démolition des Descartes

Les machines ont commencé la destruction de l’immeuble. Des centaines et des centaines de familles ont vécu dans ces logements. Ce qui était une avancée, un progrès pour de nombreux locataires avec une salle de bain, du chauffage collectif, un balcon, est aujourd’hui devenu un lieu où l’on ne désire plus habiter, alors que l’on est attachés à son quartier.

Qu’est-ce qui a changé ?

- Le bâti ? D’autres immeubles de la même époque ont été réhabilités.

- L’emplacement ? L’immeuble est assez bien situé par rapport au centre ville.

- La conception ? Tous les locataires qui y ont vécu n’ont jamais évoqué ce problème.

- Le loyer ? Il est difficile de trouver un loyer moins cher en HLM sur la commune à part aux cités ouest ou aux Logecos.

Alors pourquoi ?

Le thème invoqué est la délinquance, l’insécurité. Est-ce que celles-ci ont diminué depuis que l’on a vidé l’immeuble ?

N’a-t-on pas déplacé le problème au lieu de le résoudre. Le mal-vivre dans nos immeubles, la pauvreté, le manque de moyens mis sur ces quartiers, d’activités de loisirs, d’éducateurs ont engendré des incivilités, des replis sur soi et de la colère parfois.

Démolir cet immeuble qui permettait à des familles modestes de pouvoir payer leur loyer malgré les difficultés financières n’est-ce pas vouloir « se débarrasser » des locataires aux bas revenus ?

L’abandon de la mairie et la solution de raser l’immeuble démontrent son incapacité à résoudre ces problèmes.

Pourtant des solutions existent, si l’on veut bien y mettre les moyens. Réduire les inégalités en appliquant le quotient familial, remettre des animateurs, des éducateurs, aider les familles dans leurs démarches et combattre l’isolement.

Mais ce n’est pas propre aux Descartes, tous les quartiers qui ont du logement social sont concernés.

Quel sera le prochain ? Sinon, la mairie n’en a pas fini de raser des immeubles.

Article à retrouver dans le journal Portes Citoyenne de février 2021 (ouvre une nouvelle fenêtre)

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