mardi 28 juillet 2020


                          Pour les jeunes, c’est précarité et déqualification !

Au moment précis où près de 90 000 bacheliers, soit dix fois plus que l’an dernier à la même époque, ne savent toujours pas si en septembre prochain, ils pourront suivre des études supérieures à l’université, s’ajoute le plan Castex pour l’ emploi des jeunes ".
A la rentrée, plus de 700 000 jeunes vont entrer sur le marché du travail. Alors, le gouvernement a ressorti sa boîte à outils, la même qui a déjà prouvé son  inefficacité dans le passé, en injectant  6,5 milliards d’euros de deniers publics dans le secteur privé.

Ce plan Castex de 6,5 milliards sur deux ans ne permettra pas d’éviter la casse sociale. C’est la même recette utilisée depuis 40 ans. Elle n’a jamais fait baisser le chômage. Elle a  au contraire été un instrument pour précariser la jeunesse. En bref, on en revient toujours à l’idée centrale des libéraux qui considèrent que s’il y a du chômage, c’est parce que le travail coûte trop cher. Et leur ambition est toujours la même, abaisser le coût du travail, notamment pour les jeunes, même si cela ne fonctionne pas .

Sur les mesures annoncées, le patronat est gâté. Il n’y a aucune contrepartie demandée à l’exonération de ce qu’il appelle les charges mais qui sont en réalité des cotisations sociales Cela ne crée pas d’emplois mais retire à la sécurité sociale des fonds importants. Le seul effet qu’auront ces mesures de réduction du coût du travail, c’est un effet d’aubaine.Les jeunes seront sacrifiés sur «  l’autel de la ristourne » .

Par exemple, les entreprises qui embaucheront un jeune de moins de 25 ans en CDI ou en CDD d’au moins trois mois seront exemptées de cotisations sociales à hauteur de 4000 euros pendant un an. Le tout dans la limite de deux SMIC, contre 1,6, précédemment annoncé, à l‘appel du Medef. On sait que les plus nombreux à occuper des emplois précaires sont les jeunes de moins de 25 ans et donc logiquement, ce sont eux dont les entreprises se débarrassent en premier. Parce que c’est plus facile, même pas besoin de licencier. Un plan cousu main pour le Medef…

De plus, en période de crise, les jeunes diplômés subissent le plus fort effet de déclassement. Ils n’auront pas le choix et seront forcés d’accepter des postes pour lesquels ils seront sous–payés. Cela les desservira eux, mais aussi les moins diplômés, concurrencés sur des emplois qui devraient leur revenir .
Pourtant, il y a une chose à laquelle le gouvernement a consciemment renoncé, c'est de créer des emplois  dans le domaine public. Avec la crise, on a bien vu qu’il y avait des besoins dans les services publics dont il est impératif qu’ils restent ou reviennent dans le giron public. Mais ce gouvernement préfère donner de l’argent aux entreprises privées plutôt que de créer de vrais emplois .
                                                               
 Pierre TRAPIER

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