RYTHMES SCOLAIRES…. QUEL BILAN ?
Un soupçon d’hypocrisie, une
pincée de culpabilisation des parents et
des enseignants et une bonne dose d’autosatisfaction, voilà la recette du bilan
de la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires à Portes-lès-Valence.
Personne n’a oublié que cette
première année devait être expérimentale et toute expérience doit conduire à
une analyse et un bilan. Qu’en est-il ici à Portes ?
Et bien, à en croire le journal
de propagande municipal, il semblerait que la philosophie de Pangloss règne en
maître puisque « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ».
Evidemment, la municipalité se garde bien de fournir quelque élément objectif
que ce soit, pour nourrir cette « évaluation ». Aucune diffusion d’un
quelconque projet éducatif local non plus. En fait le seul critère auquel la
municipalité fasse régulièrement référence c’est le coût des fameux TAP (Temps
d’Accueil Périscolaire). C’est à eux seuls que l’on devrait la totalité de
l’augmentation des dépenses de fonctionnement de la collectivité en 2014. C’est
encore au nom de ces TAP que Mme Le Maire justifie l’augmentation de l’ensemble
des tarifs municipaux. Mais à part cette vision économique, quid de nos
enfants ?
Chacun sait que l’Education
Nationale relève, comme son nom l’indique, de l’Etat. Tout le monde admet que
ce transfert aux collectivités du coût et de l’organisation de cette réforme
est irresponsable et générateur de
profondes inégalités.
Mais cette injustice doit elle
nous obscurcir l’esprit ? Non, tout ne va pas bien à Portes-lès-Valence
et nos enfants sont EPUISES !
A-t-on comparé aux années
précédentes le taux d’absentéisme ? Le nombre de passage par
l’infirmerie ? Le nombre d’accidents dans la cour ? L’efficacité
pédagogique des jeudi et vendredi ? Mais pour quoi faire puisqu’on vous
dit que tout va bien… Sous-entendu par la municipalité : les enseignants
et certains parents sont contents d’avoir de longs week-ends et les autres
parents retenus par des obligations professionnelles le vendredi après-midi ne
vont quand même pas se plaindre d’avoir un mode de garde gratuit.
Quant aux enseignants qui
manifesteraient quelques doutes sur cette organisation, ils font figure de
vilains petits canards alarmistes et probablement incompétents : ils n’ont
qu’à mieux préparer leurs cours et mieux surveiller les enfants. Les parents qui,
de leur côté, exprimeraient la moindre difficulté avec le constat de
fatigue accrue de leur enfant sont
rapidement taxés de laxistes irresponsables : ils n’ont qu’à coucher leur
enfant plus tôt et puis c’est tout.
Dans cette démarche d’autruche,
chaque difficulté est renvoyée à l’intimité des familles ou bien
cloisonnée derrière les portes de la
classe. Le débat est sorti de la place publique et le mal grandit en sourdine…
Marjolaine BOUVIER
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