C’est ainsi que
l’Autoroute A7 est devenue l’axe routier
le plus pollué d’Europe !
L’A7 est l’axe routier le plus
pollué d’Europe, alors que de nombreux sites géographiques se prêtent à une
multimodalité exemplaire. Par exemple à Portes les Valence, ville cheminote de
la vallée du Rhône, se conjuguent un
port fluviomaritime relié aux infrastructures ferroviaires avec un triage SNCF,
en bordure de l’autoroute où transitent dans les deux sens en moyenne 17000 camions par jour. Une aberration !
Tous les éléments sont ici réunis pour promouvoir, comme de partout ailleurs, une politique multimodale qui repositionne
chaque mode de transport sur son domaine de pertinence.
Alors pourquoi le transport de
marchandises par la route constitue t'il 88 % des modes utilisés ?
Le ferroviaire ne représente lui que 10 % et
le fluvial 2 %. Ce constat accablant creuse le déclin de notre environnement et
génère des coûts induits, environnementaux, sociaux, dits aussi externes, de
plus en plus importants. 1000 tonnes /km de marchandises acheminées par la
route génèrent 5 fois plus de coûts externes pour la collectivité que le fer et
un train de marchandises, c’est 50 camions en moins sur les routes.
Ce résultat est la conséquence
des politiques de transport initiées depuis 30 ans qui ont, c’est un comble, permis à la SNCF d’être
grâce à ses filiales, le premier transporteur routier du pays !
Ces politiques publiques anti environnementales
et anti sociales ont développé le transport routier au détriment du rail. Cette
stratégie pour le fret et l’ouverture à la concurrence ont mis à terre le
service public, ont entraîné la fermeture des dessertes et des triages,
accompagné les suppressions de personnel, affaibli les capacités productives de
Fret SNCF et dégradé les conditions de travail des cheminots. Portes lès Valence
en est un exemple concret.
Et lorsque l’Europe libérale a
décidé d’ouvrir le fret ferroviaire à la concurrence, cette dernière a été mise
en place avec l’aval de la SNCF. L’entreprise a ainsi organisé sa propre
concurrence en interne en offrant les trafics les plus rentables à ses filiales
et aux entreprises privées, avec la complicité de l’Etat qui avait mis en œuvre
une politique de transport privilégiant le tout routier. Mais au bout du compte,
depuis l’ouverture à la concurrence en 2003, l’abandon des trafics du Fret SNCF
n’a pas obtenu les reprises escomptées par les autres entreprises ferroviaires privées.
Pourtant la SNCF avait délibérément refusé de prendre ou de conserver des
marchés même quand l’entreprise publique était la mieux placée pour les opérer.
L’exemple du transport de marchandises
est significatif de la volonté de l’Etat de délaisser le mode ferroviaire avec
la complicité de la SNCF qui avait décloisonné les activités et les
métiers pour volontairement démanteler le fret. La conséquence a été un report massif
vers le mode routier.
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